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La Grande dépendance de l'Union Européenne à la Russie : la Russie va écraser l'Europe !

Alors que depuis maintenant plusieurs mois on ne cesse d’entendre parler de la taxonomie verte, la COP 26 se déroule actuellement à Glasgow et certains débats tournent autour d’une classification des activités économiques considérées comme plus ou moins vertes avec notamment la volonté d’y inclure le gaz comme source d’énergie vertueuse.


On va voir aujourd'hui comment cela pourrait permettre à la Russie d'asseoir sa domination et comment elle est en train d’écraser l’Union Européenne.

 

Table des matières :

 
1. Conflits géopolitiques Russie/Europe, et notre dangereuse dépendance

Avant même de commencer, il faut savoir qu’en Europe comme dans le monde d’ailleurs, le pétrole est la première source d’approvisionnement énergétique, ce qui représente un tiers de l’approvisionnement total.


On aperçoit que les proportions sont sensiblement les mêmes, sauf concernant le charbon qui est moins utilisé en Europe, compensé par un plus grand approvisionnement en énergie nucléaire par rapport au reste du monde.


Autrement dit, tandis qu’autour de la planète, plus de 80% de l’approvisionnement énergétique provient de sources fossiles polluantes, c’est-à-dire, pétrole, gaz et charbon, en Europe, c’est 70% de l’énergie utilisée.


De ce fait, dans la mesure où nous allons pendant encore très longtemps être dépendants des énergies fossiles malgré ce que l’on nous répète à longueur de journée, pour rappel, les sources fossiles représentent près de 80% de notre consommation d’énergie, un problème se pose, problème qui ne cesse de grandir : c’est que les dotations géologiques de l’Europe en énergie fossiles sont extrêmement limitées …


À titre d’exemple, si on se focalise sur les Pays-bas, on peut voir qu’à la fin des années 70, le pays était le troisième producteur mondial de gaz après les Etats-Unis et l’URSS. Sauf que cela n’a pas duré puisqu’à la fin des années 70, début des années 80, on constate une diminution de la production qui s’est malgré tout stabilisée durant cette période grâce au développement de l’offshore, puis s’est littéralement cassé la figure à partir de 2014.



Le Royaume-Uni a également été un producteur important de pétrole et de gaz grâce aux gisements de la mer du nord, avec toutefois un pic de production de pétrole en 1999, un pic de production de gaz en 2000 et du charbon en 1913.


Même avec cette baisse de 40% par rapport à son maximum, le Royaume-Uni produit encore actuellement 2,5 fois plus de pétrole que les 27 pays de l’Union Européenne réunis, c’est dire la pauvreté de nos réserves !



La Norvège qui ne fait pas partie de l’Union Européenne est également un gros producteur d’hydrocarbures, une nouvelle fois grâce à la mer du nord et le pays a passé son pic de production de pétrole en 2000.


En ce qui concerne l’Allemagne et la Pologne qui possèdent à eux deux 70% des réserves de charbon restantes en Union Européenne, soit 6% des réserves mondiales, on constate une baisse constante de leur production depuis maintenant une trentaine d’années.



Autrement dit, et pour conclure ce tour d’horizon, l’Union Européenne est extrêmement dépendante des importations étrangères d’énergies fossiles et plus précisément à hauteur de 97% pour le pétrole, 90% pour le gaz, et 72% pour le charbon.


Et surtout il faut regarder l’évolution de ces chiffres puisque sur les 30 dernières années, hormis le pétrole qui se trouvait déjà à un niveau particulièrement élevé, notre dépendance aux importations n’a fait qu’augmenter



alors même que notre consommation énergétique est restée presque constante !



Et c’est justement là qu’intervient la Russie et notre soumission à ce pays ! Non seulement la Russie est le plus grand pays de la planète, mais en plus, elle dispose d’énormément de ressources.


Le pays possède les premières réserves de gaz à hauteur de 20% du total mondial, les deuxièmes réserves de charbon pour 15% après les États-Unis et juste devant l’Australie et la Chine ou encore les sixièmes réserves de pétrole à hauteur de 6%.


Ainsi, dans la mesure où ces réserves considérables ne peuvent pas être absorbées par leur consommation interne, le pays exporte énormément, à tel point qu’il est le deuxième exportateur de pétrole après l’Arabie Saoudite, le premier exportateur de gaz et le troisième exportateur de charbon au monde.


Et forcément, étant donné la proximité de la Russie avec l’Europe, quelque soit la source d’énergie fossile, la Russie est notre premier exportateur :



C’est donc à ce moment-là que l’on comprend l’étendu potentiel des problèmes !


Le gaz est importé en Europe en grande partie via des pipelines et à elle seule, la Russie compte pour 40% des importations.


Ce qui est assez peu connu, c’est que tout comme il y a un réseau européen pour l’électricité, il y a également un immense réseau de transport de gaz européen, avec de gros échanges frontaliers entre tous les pays.



Après l'éclatement de l’URSS, la plupart des exportations de gaz russe vers l'Europe transitaient au travers de gazoducs existants en Ukraine, puis dans les années 90 et 2000, Gazprom, entreprise étatique, a cherché à diversifier son réseau et à réduire sa dépendance vis-à-vis de son voisin en construisant de nouveaux gazoducs en Biélorussie et en Pologne.


Les tensions de longue date entre la Russie et l'Ukraine se sont intensifiées en 2014, lorsque

Moscou a annexé la Crimée, poussant le pays à continuer de construire des gazoducs contournant le pays, contribuant à accroître la dépendance de l'Europe vis-à-vis de la Russie.


Un itinéraire passe également par la Turquie via le gazoduc Blue Stream sous la mer Noire et l'année dernière, le gazoduc TurkStream est entré en service, renforçant les liens de la Russie avec le président Erdogan.


L'autre route principale autour de l'Ukraine passe par la mer Baltique depuis 2011, c’est le Nord Stream 1, le plus long gazoduc sous-marin au monde et un gazoduc parallèle, le Nord Stream 2, a été construit. La construction avait été difficile car les États-Unis imposaient des sanctions aux entreprises impliquées dans le projet, jusqu'à ce qu'un accord avec l'Allemagne autorise l'achèvement du pipeline cette année. Mais le projet attend toujours que les régulateurs allemands lui permettent de fonctionner.


C’est notamment pour cette raison que de nombreuses personnes soupçonnent la Russie de volontairement limiter l’approvisionnement de gaz vers l'Europe afin de faire pression sur le continent pour qu'il approuve le nouveau gazoduc.


Ainsi, la Russie est le deuxième fournisseur de gaz en France, à hauteur de 20%, derrière la Norvège.

C’est d’ailleurs dans ce sens qu’est allé Poutine lors d’une conférence de presse en août lors de sa rencontre avec Angela Merkel en disant que : “La consommation de gaz des pays d’Europe du sud augmente, et j’espère que ça continuera dans les prochaines années” et “Je ne pense pas qu’il y aura de sources d’énergie plus stables et plus fiables que le gaz russe”.

Avec tous ces éléments on comprend donc la dépendance de l’Europe à la Russie.


Arrivé à ce stade, on pourrait se dire qu’un des projets majeurs de tous les pays de l’Union Européenne serait de faire le maximum pour se passer, ou au moins diminuer fortement leur consommation de gaz.


Et bien pas du tout, dans le plan Énergie 2050 de la commission européenne, on peut lire que le gaz joue un rôle clé dans la transition énergétique, le gaz sera essentiel pour la transformation du système énergétique”.


Cela n’est pas prêt de finir avec la volonté de lutter contre l’énergie nucléaire en fermant les centrales et d’ailleurs, Gazprom s’en félicite, au point d’en faire un communiqué de presse, puisque par exemple, dans le cas de l’Allemagne, au premier semestre 2021 et pour la toute première fois, leur première énergie consommée était le gaz, à cause d’une météo froide et de vents faibles qui ont augmenté la consommation de gaz pour le chauffage et les centrales électriques.


Ainsi, on assiste à une situation paradoxale où d’une part, le gaz n’est acceptable uniquement car il permet de se passer rapidement du charbon mais reste une énergie fossile carbonée et d’autre part, dans le même temps, les infrastructures gazières sont prévues pour durer des décennies et fonctionneront donc encore très longtemps afin de rentabiliser les investissements.


D’ailleurs, d’après la programmation pluriannuelle de l’énergie, document du ministère de la transition écologique, on peut lire que : “s’il reste diversifié, l’approvisionnement de la France a connu ces dernières années une concentration sur la Norvège et la Russie, ces deux pays représentant aujourd’hui près de 70 % des importations, contre environ 50 % au début de la décennie. [...] Les importations françaises de gaz naturel seront marquées dans le futur par la baisse de la production européenne de gaz qui devra être compensée par une hausse des importations par gazoduc en provenance de pays non européens, et sous forme liquéfiée. En effet, la Norvège devrait connaître un plateau de production entre 2020 et 2030. [...] Cette baisse de la part des producteurs européens pourrait être compensée par une augmentation des importations de gaz russe ou de GNL”.


Il y a donc ici un gros risque d’être prisonnier de ce système pendant de nombreuses années !


On comprend donc les pressions actuelles quant à la volonté d’inclure le gaz dans la taxonomie verte de l’Union Européenne.


Avant de passer à l’opportunité d’investissement, je souhaitais remercier le compte twitter de “Laydgeur” qui m’a permis de réaliser cette analyse géopolitique.


2. Quelle opportunité d'investissement ?

Finalement, pour celles et ceux souhaitant parier sur la Russie et notamment la dépendance énergétique des pays de l’Union Européenne qui ne devrait cesser de s'accroître, opter pour l’ETF Lyxor PEA Russie pourrait être une solution intéressante d’autant plus que depuis le début de l’année, sur l’ensemble des ETF proposés par Lyxor, c’est celui-ci qui a le mieux performé avant le MSCI World Energy ou encore le Lyxor Commodities.


Cela s’explique évidemment par le fait que, comme nous venons de le voir tout au long de cette vidéo, la Russie profite largement de la débâcle énergétique que nous connaissons actuellement, et en effet, on constate que le secteur de l’énergie représente près de 60% de l’indice.


D’ailleurs, on le voit, parmi les 3 plus grandes positions de l’indice, il y a Gazprom qui s’est justement chargé de terminer le gazoduc Nord Stream 2 et Lukoil, la plus grande compagnie pétrolière russe.


Cet ETF a pour objectif de répliquer l’indice MSCI Russia IMI Select GDR Net Total Return, il est capitalisant et à réplication indirecte. Son ticker et code ISIN apparaissent à l’écran pour le retrouver sur internet.


Il est disponible sur le PEA et sur le Compte-titres ou dans une assurance-vie dont notamment Linxea Avenir, que j’utilise à titre personnel, en plus d’être relativement accessible puisqu’il ne coûte qu’une vingtaine d’euros.


Il affiche une excellente performance sur l’année de plus de 50%, par contre, ses frais sur encours sont de l’ordre de 0,65%.



Les GDR sont les initiales de “Global Depositary Receipts”, c’est-à-dire des certificats d’actions.


Ainsi, leur fonctionnement est différent de celui des actions traditionnelles et le gouvernement Russe avait mis en place ce système afin d’éviter l’influence et la présence d’actionnaires étrangers.


Je n’entrerai pas dans les détails pour ne pas rendre cette vidéo trop longue, toujours est-il qu’investir dans cet indice, c’est en réalité parier sur le pétrole.

Comme on peut le voir sur ce graphique, l’indice est sur le point d’atteindre son niveau de 2007/2008 et en réalité, il suit étroitement le comportement du prix du pétrole.


On le voit d’ailleurs, il existe une corrélation positive entre l’évolution du prix du baril avec la performance de l’indice russe.


À titre personnel, je n’investis pas dans cet ETF, mais il peut être intéressant pour celles et ceux souhaitant s’y exposer et éventuellement profiter de notre dépendance à ce pays.


3. Version vidéo de l'article

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