top of page

Tempête sur les Crypto-Monnaies | Les vraies raisons de l'interdiction du Bitcoin par la Chine !


La Chine fait une nouvelle fois parler d’elle !


Dans sa grande bienveillance et guidée par sa grande omnipotence, la dictature chinoise a décidé d'interdire radicalement toutes opérations en crypto-monnaies.


Ce que peu de personnes savent, c’est qu’en réalité, cette décision est étroitement liée avec la crise de liquidité que le géant immobilier Evergrande est en train de vivre.


Dans cet article, nous allons donc voir quels sont les risques qui planent sur les marchés et les dangers qui pourraient nous affecter notamment concernant le futur du bitcoin et les vraies raisons cachées d’une telle intervention !


 

Table des matières :

 

1. La mafia étatique frappe une nouvelle fois

La banque centrale chinoise a décidé d'interdire toute opération en crypto-monnaies dans un communiqué publié en ligne le vendredi 24 septembre dernier résumant sa politique en 5 points principaux.


L’institution chinoise avertit les intermédiaires financiers et non financiers, les intermédiaires nationaux et non nationaux, que la fourniture de services d'assistance pour les opérations financières en crypto-monnaies est tout simplement illégale en Chine.


Ce n'est évidemment pas la première fois que les autorités communistes chinoises lancent un message similaire à celui-ci, même si dans ce cas de figure, il s'agit de l'avertissement le plus direct et le plus décisif que nous avons pu connaître jusqu'à présent.


Bien évidemment, le fait qu’une activité soit interdite ne signifie pas que l’activité en question va disparaître du jour au lendemain et ce, même au sein d’une dictature qui contrôle autant sa population telle que la chinoise.


De ce fait, tous les individus présents en Chine devraient a priori se soumettre à la nouvelle mesure émise par les autorités communistes et devraient donc s'abstenir d'effectuer des opérations en monnaies virtuelles.


Le parti justifie cette mesure en expliquant que :


“Récemment, les activités de trading de monnaies virtuelles ont connu un certain engouement, menaçant l’ordre économique et financier, et favorisant des activités illicites et criminelles comme les jeux de hasard, les levées de fonds illégales, les systèmes pyramidaux et le blanchiment d’argent”.


Dans la mesure où de nombreuses personnes utilisent le bitcoin ou d'autres monnaies virtuelles pour échapper au contrôle du gouvernement, ils le font d'une certaine manière pour se rebeller contre la tyrannie de l'État et par conséquent, le fait que ce même État leur ordonne d'arrêter de réaliser des opérations avec le bitcoin ne les conduira pas automatiquement à ce qu'ils cessent tous d’utiliser cette crypto.


D’ailleurs, c’est notamment pour augmenter leur contrôle sur la population que de nombreux gouvernements souhaitent créer leur propre crypto-monnaie nationale, en commençant par la Chine ainsi que plus récemment, la Banque Centrale Européenne, comme nous l’avions vu dans un article précédent et dans lequel j'explique tout pour bien comprendre la différence entre un actif réel et un actif financier (d’ailleurs, 99% des personnes à qui je demande s'ils savent faire la différence, tombent dans le piège ! Et vous ?).


Il s'agit donc plutôt d'une nouvelle menace de la mafia étatique pour persécuter tous ceux qui utilisent des crypto-monnaies ou qui fournissent des services intermédiaires et les raisons sont bien différentes de ce que l’on entend couramment !



2. Les raisons cachées de cette énième interdiction !

À croire le Parti communiste chinois, cette énième interdiction et la persécution de tous les individus utilisant de près ou de loin les crypto-monnaies, se justifie, entre autres, par le fait que


  • Le minage est peu respectueux de l’environnement (objectif qui soit dit en passant est le cadet des soucis de la dictature démagogue).


  • Les monnaies virtuelles seraient également utilisées pour toutes sortes d'activités illégales. Là encore, celles et ceux qui appuient cet argument semblent oublier que les monnaies fiduciaires sont également utilisées, et dans une bien plus grande mesure, pour la réalisation de telles activités, d'autant plus que les billets permettent de conserver un bien meilleur anonymat que le bitcoin par exemple dans la mesure où le blanchiment d'argent a précisément pour objectif de créer une chaîne de transactions qui ne peut pas être retracée, tandis que la blockchain est justement conçue avec un historique public et indélébile de toutes les transactions, rendant cette activité beaucoup plus difficile, mais non pas impossible.


  • Un autre argument avancé concerne la volatilité induite par les crypto-monnaies et la déstabilisation des marchés financiers qu’elles sont susceptibles de provoquer. Et c’est précisément sous cette dernière justification qu’il nous est possible de déduire la véritable raison poussant le parti communiste chinois à vouloir interdire les monnaies virtuelles.



Il faut savoir qu’en règle générale, une dictature est par nature, incompatible avec le concept même de monnaie virtuelle pour la simple et bonne raison que les crypto-monnaies telles qu’elles se développent aujourd’hui sont l’expression même de la liberté monétaire ou tout du moins l’expression d’une liberté monétaire permettant d’organiser des échanges en faisant usage de cours alternatifs à ceux établis de manière unilatérale par l’État.


Il s’agit donc d’un moyen utilisés par ceux qui souhaitent se dresser contre l'imposition d'un monopole monétaire étatique et l’utilisation de billets ne résout évidemment en rien ce problème, car encore une fois, comme je l’avais expliqué dans mon précédent article sur l’euro-digital ou crypto-euro, les billets ne sont que de la dette.


De ce fait, si les États sont obsédés par le contrôle de la monnaie, c’est parce qu'en contrôlant l'argent, ils finissent par contrôler la richesse de leurs citoyens. Par exemple si l'État émet une dette libellée en monnaie dont l'émission est contrôlée par lui-même, il lui est toujours possible de ruiner ses créanciers en les volant au travers de l'inflation.


Ainsi, si la monnaie numérique de la banque centrale de Chine finit par se généraliser, telle qu’elle est configurée aujourd’hui, la dictature chinoise disposerait du pouvoir absolu pour voler ses citoyens et contrôler l’économie.


C’est donc précisément pour cette raison que strictement aucun État autour de la planète n’aime la concurrence monétaire, car il faut bien comprendre que s'il existe des alternatives à la monnaie étatique, alors il existe par voie de conséquence des moyens d'échapper au contrôle que l'État exerce sur la monnaie.



3. L'interdiction des cryptos et la bulle chinoise de Evergrande

Arrivé à ce stade, on peut légitimement se demander :


Quelle est la relation entre d’une part cette volonté d’interdire le bitcoin et les crypto-monnaies en règle générale, et d’autre part, la situation que vit actuellement la Chine ?


On l’a vu, l'économie chinoise est actuellement embourbée dans une bulle d'endettement et plus particulièrement une bulle immobilière qui ne devrait plus tarder à éclater. De ce fait, si cette bulle éclate, les investisseurs chinois chercheront inévitablement à se réfugier massivement dans des actifs plus ou moins liquides est dont la valeur est plus ou moins stable dans le temps, susceptible de les protéger contre le un vol massif de l’État.


Les actifs refuges traditionnels sont en règle générale l'or ou les monnaies de gouvernements fiables soucieux de stabiliser la valeur de marché de leurs monnaies comme le franc suisse : d’ailleurs, on le voit sur ces graphiques comment les principales devises que sont l’euro, le dollar, le yen ou encore la livre se sont littéralement effondrées par rapport à la devise helvète.


Ainsi, la logique voudrait que l’explosion de la bulle provoque une augmentation de la demande de yuans. Le problème, c’est que si la demande de yuans, monnaie émise par la banque centrale de chine augmente, l'État chinois aura la capacité d’exproprier une grande partie de la richesse de tous ceux qui cherchent à se réfugier dans le yuan, par exemple en ayant recours à l'inflation.


De ce fait, si le gouvernement chinois a en tête la volonté de voler une partie de la richesse de ces investisseurs privés qui se réfugient dans le yuan, il pourrait largement le faire après l'effondrement de la bulle immobilière.


Évidemment, si cette possibilité de confisquer par manipulation monétaire une partie de la fortune de ces investisseurs existe, il est logique que certains de ces individus choisissent de se détourner du yuan et optent pour d'autres actifs alternatifs qui sont hors du contrôle des autorités chinoises (encore une fois, il peut s’agir de l’or ou encore d’autres monnaies internationales).


Le problème, c’est qu’il est relativement facile pour le gouvernement chinois de contrôler l’accès de sa population à l'or ou aux devises étrangères, puisqu’il lui suffit d'établir un contrôle des changes ou la confiscation du métal précieux, chose qui serait largement possible dans la mesure où pour rappel, le gouvernement chinois poussait ses citoyens à acheter massivement de l’or.


D’ailleurs, la Banque Centrale Chinoise avait déclaré en 2015, qu’en plus de son or, elle détient de l’or par l’intermédiaire de ses citoyens.


Le World Gold Council, dans une de ses études, avait d’ailleurs expliqué que ces réserves détenues par la population pourraient toujours être sollicitées par l'État.


C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on estime qu’en réalité, les réserves d’or détenue directement et indirectement par la Chine sont bien plus élevées que les réserves officielles.



En d’autres termes, dans la mesure où la propriété du métal doré est enregistrée, ce qui permet au gouvernement de savoir la quantité et quels sont les citoyens qui en possèdent, une des dernières alternatives qui restent aux investisseurs chinois est justement d’opter pour d’autres classes d’actifs que la dictature ne peut pas contrôler telles ques les monnaies virtuelles et notamment le bitcoin.


Il faut savoir que lorsque les autorités chinoises disent qu'elles interdisent les monnaies virtuelles, qu’elles vont persécuter tous les individus qui réalisent des opérations avec ces crypto-monnaies ou qui facilitent leurs échanges, en fait, ce que le gouvernement anticipe et craint, à juste titre, c'est que l’on assiste à une fuite des capitaux chinois vers les monnaies alternatives qui se revaloriseront.


Le Parti communiste chinois ne veut donc tout simplement pas laisser d'échappatoires aux investisseurs, et comme par hasard ce communiqué est publié juste au moment où l'on assiste à une potentielle crise de liquidité avec la crise de Evergrande.


4. Quel impact sur le Bitcoin et les Crypto-monnaies ?!

Finalement, on pourrait se demander :


Quel sera l’impact de cette décision sur le Bitcoin et le reste des crypto-monnaies dans les mois, voire années à venir ?


On l’a vu, la chine a pour volonté de restreindre les actifs refuges alternatifs afin de faire augmenter la demande interne de yuan lui permettant d’appliquer des politiques monétaires expansionnistes avec plus de facilité et même de socialiser au travers de l'inflation.


Pour autant, ce n’est pas la première fois et ce n’est probablement pas la dernière fois que les autorités communistes tentent de persécuter le bitcoin et le reste des monnaies virtuelles.


Pour être plus précis, même si au cours des dernières années les annonces selon lesquelles l'État chinois déclarait illégal l'utilisation du bitcoin ou d'autres monnaies virtuelles s’enchaîne, celle que nous avons connu il y a de cela quelques jours est en fait la plus radicale de toutes, car elle interdit l’ensemble des activités ayant une quelconque relation avec les crypto-monnaies en Chine.


  • Si l’on regarde l’historique des déclarations, la première attaque date du 5 décembre 2013, la Chine interdisait aux plateformes d’échange de traiter les transactions en bitcoins. La réaction du marché fut telle qu’en l’espace de trois jours, le prix de la monnaie virtuelle est passé de 1.238 dollars à 697, soit une baisse de près de 45%. Ce n’est que trois ans plus tard, le 2 mars 2017, que le bitcoin retrouve ses niveaux d’origine.


  • La deuxième prohibition intervient le 4 septembre 2017 pour interdire les levées de fonds au travers de crypto-monnaies que l’on appelle ICO, acronyme de "Initial Coin Offering". Là encore, les effets se sont fait sentir sur le prix du bitcoin, mais de manière moins sévère puisque le prix est passé de 4.613 dollars à 3.243 dollars en l’espace de 10 jours, ce qui suppose une chute de près de 25% et début octobre de la même année, la monnaie virtuelle retrouvait ses niveaux d’origine.


  • Ensuite, l’interdiction de tous les échanges en crypto-devises, le 5 février 2018, fait chuter le bitcoin de 25% une nouvelle fois, passant de 9.241 dollars à 6.939 dollars.


  • Le 18 mai 2021, la banque centrale chinoise interdit aux institutions financières de réaliser des opérations dans n'importe quelle crypto-monnaie, faisant chuter le bitcoin de 15%, passant de 43.541 dollars à 36.721 dollars.


  • Finalement, la dernière interdiction en date est celle du vendredi 24 septembre dernier et depuis lors, le bitcoin a baissé de 7,50%.


Autrement dit, au fur et à mesure des nombreuses interdictions, à chaque intervention du parti communiste, la chute du prix est de moins en moins intense, puisque l’on a assisté à des pertes de 50%, 25%, 25%, 15% et 7,50%.


Ainsi, le fameux FUD réglementaire, acronyme de "Fear, Uncertainty, Doubt" pour "Peur, Incertitude et Doute" en français, de la Chine influence de moins en moins les investisseurs.


  1. Cela est dû, d’une part, parce que le marché du bitcoin s'étend de plus en plus à travers le monde et,

  2. D’autre part, parce que les interventions de la dictature sont de moins en moins prises en compte, dans la mesure où, pour interdire les crypto-monnaies, l’intervention de l’État n’est pas suffisante (au grand dam de tous ces politiques) et les ressources et besoins matériels pour suivre l’ensemble des personnes ne respectant pas les décisions du gouvernement pour finalement les punir sont trop importantes.


Les autorités chinoises deviennent donc de moins en moins crédibles !



Finalement, pour continuer avec la recommandation de livres, "L’étalon Bitcoin” de Saifedean Ammous est extrêmement intéressant et sans aucun doute un de mes livres préférés !



5. Voir la version vidéo de cet article


bottom of page